Le sacrifice ultime d’une mère à qui j’offre un bienveillant pour son éternité .
Toi, toi,
Petit dieu,
Mon amour,
Fleur de lys et de rose,
Que tu ne le saches jamais, mais c’est pour toi,
Pour tes yeux purs
Que meurt Butterfly.
Afin que tu puisses
T’en aller au-delà des mers,
Sans être tourmenté,
Quand tu seras grand,
Par l’abandon de ta mère.
O toi qui es descendu vers moi depuis
Le trône du Paradis, là-haut,
Regarde bien,
De tous tes yeux, le visage de ta mère,
Afin d’en conserver l’image.
Regarde bien !
Mon amour, adieu, adieu !
Mon petit amour !
Va, joue, joue !
(Elle prend le petit, le pose sur une natte, lui met dans
les mains le petit drapeau américain et une poupée et
l’invite à s’amuser avec pendant qu’elle lui bande
doucement les yeux. Puis elle saisit le couteau et
disparaît derrière le paravent. On voit ensuite Butterfly
se pencher au dehors du paravent et se diriger à tâtons
vers le petit. Le grand voile blanc lui entoure le cou :
elle se traîne vers son fils et tombe à côté de lui.)