Son Œuvre se tisse de rappels, semble se développer en écho d’elle-même et livre une véritable cohérence organique.
A l’effort de disjonction des dalles des bas-reliefs répond, par les reprises, l’effort de mise en relation. Ses sculptures, loin de se réduire à une plainte, se font conquête, conversion à l’évidence du réel, comme si elles évoluaient d’une fascination pour l’absence, la séparation, vers l’acquiescement à ce qui est.
Pas à pas sa géographie intime devient mythique, originelle.
Son paysage, à la naissance de la sculpture, libère un monde en pulsion, un cœur qui bat, comme si chaque sculpture naissait d’un silence préalable et le trouait de lumière.
Dans cette intense circulation de sens se lit l’absence de contingence.
C’est une récompense pour notre regard de trouver, en des lieux fréquentés, un paysage toujours nouveau et pourtant la permanence de l’être.
Les bas-reliefs brisés puis recomposés évoquent le Phoenix.
Le paysage se pulvérise en lignes de lumière, la sculpture à la fois tombeau et acte de naissance.
Elle rassemble et libère ce qui reste enclos.
Elle fait éclater son support, le développe, pour mieux le recomposer.
Le chantier et le chant sont ainsi réunis. Une œuvre de restitution
Anna Raine est poète et agrégée de lettres classiques à la Sorbonne.